Au Mali, les autorités sanitaires s’emploient à résoudre la charge croissante du cancer mais malgré le fort engagement du gouvernement dans la lutte contre les diverses formes de cette maladie non transmissible, les patients atteints de cancer ont toujours de grandes difficultés à accéder aux services de diagnostic et de traitement. Les experts qui, à la demande du gouvernement, ont récemment procédé à l’évaluation des capacités de lutte contre le cancer du Mali dans le cadre d'un « Examen imPACT » ont proposé des solutions pratiques pour aider le pays à mettre les services de cancérologie à la portée de ceux qui en avaient besoin.
Des experts évaluent les capacités de lutte contre le cancer au Mali
Au Mali, les autorités sanitaires s’emploient à résoudre la charge croissante du cancer mais malgré le fort engagement du gouvernement dans la lutte contre les diverses formes de cette maladie non transmissible, les patients atteints de cancer ont toujours de grandes difficultés à accéder aux services de diagnostic et de traitement.
Recommandations fondées sur des données factuelles
L’un des principaux domaines examinés a été le renforcement du registre du cancer du pays, qui contient les données sur tous les nouveaux cas de cancer et sert normalement de point de départ pour élaborer une stratégie nationale de prise en charge du cancer. Les experts chargés de l’examen imPACT ont conclu qu’il serait bon que le registre du Mali bénéficie d'un financement propre permettant d’acheter le matériel nécessaire à la collecte de données et de bien former le personnel chargé de tenir ce registre.
Les cancers les plus courants au Mali sont ceux du sein, du col de l’utérus et de l’estomac. La prévention, une détection rapide et un traitement adapté peuvent réduire l’incidence de ces cancers et la mortalité qu’ils engendrent. Pour ce qui est du cancer du col de l’utérus, qui peut être prévenu par la vaccination contre le virus du papillome humain (VPH), les discussions de l’examen imPACT ont principalement porté sur l’élargissement de la campagne de vaccination à l’ensemble des filles âgées de 9 à 12 ans.
Le contexte socioéconomique difficile du Mali est un obstacle de taille dans sa lutte contre le cancer. La pauvreté persiste dans de nombreuses régions du pays, en particulier dans les zones rurales, et l’accès aux soins de santé est limité. En 2019, le Gouvernement malien a pris des mesures contre ces inégalités en créant sa stratégie de lutte contre les maladies non transmissibles (MNT) pour la période 2019-2023. Le cancer est l’une des six MNT prioritaires de ce plan, au même titre que les maladies cardiovasculaires, les maladies respiratoires chroniques, le diabète, la drépanocytose et les maladies mentales. L’examen imPACT a donné lieu à des discussions techniques en temps réel sur la stratégie de lutte contre les MNT entre les responsables locaux et une équipe d’experts internationaux désignés par l'AIEA, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC).
Fanta Siby, Ministre de la santé et des affaires sociales, estime que les recommandations issues de l’examen imPACT aideront le pays à élaborer son plan national de lutte contre le cancer. « Ce plan jouera un rôle essentiel dans l’évaluation et le renforcement de notre action et mobilisera les partenaires techniques et financiers dont nous avons besoin pour faire face au défi majeur que constitue le cancer », dit-elle.

Dans le cadre de l’examen imPACT, des spécialistes indépendants du cancer procèdent à une évaluation en ligne de l’installation de radiothérapie de l’Hôpital du Mali à Bamako, en collaboration avec le personnel médical national. (Photo : Ministère de la santé et de l'hygiène publique du Mali)
Des services de cancérologie pour tous
Plusieurs projets de coopération technique menés par l’AIEA au cours des dix dernières années ont contribué à améliorer les capacités des principaux hôpitaux du Mali pour ce qui est de la sûreté et de la qualité du diagnostic et du traitement du cancer. Oscar Meless, administrateur de programme chargé du Mali à l'AIEA, estime cependant que des moyens humains et financiers supplémentaires devront être dégagés pour maintenir en état de fonctionnement le matériel actuel, acquérir de nouveaux appareils et former le personnel nécessaire à un élargissement des capacités de traitement.
« La coopération technique au Mali est à la croisée des chemins, il faut accroître l’investissement national, explique M. Meless. Le rapport d’examen imPACT et ses conclusions seront la principale référence pour l’élaboration de nouveaux projets de coopération technique. »
Au Mali, le cancer est pris en charge dans trois hôpitaux publics (Hôpital du Mali, Gabriel Touré et Point G) et un hôpital privé. La plupart de ces hôpitaux ont des unités de chirurgie oncologique et de chimiothérapie mais seul l’Hôpital du Mali dispose d'un département de radiothérapie. Les experts chargés de l’examen imPACT ont recommandé d'y mettre en place un programme de maintenance pour en garantir la durabilité.
« L’Organisation mondiale de la Santé collabore depuis longtemps avec les autorités maliennes au renforcement du système de santé et en particulier à la prise en charge des maladies non transmissibles », explique Jean-Marie Dangou, Coordinateur en chef de la santé publique pour le programme de prise en charge des MNT au Bureau régional de l'OMS pour l'Afrique. « Après cet examen, nous disposons d’un état actualisé de la lutte contre le cancer au Mali et d’un ensemble complet de recommandations pour améliorer les interventions du gouvernement, en nous concentrant sur les besoins spécifiques liés au cancer du col de l’utérus et au cancer de l’enfant. Nous devons maintenant continuer sur notre lancée et commencer la planification et le calcul des coûts du nouveau plan d'action pour la lutte contre le cancer. »
L'AIEA, l’OMS et le CIRC examinent déjà avec les autorités nationales la préparation d’un plan d'action assorti de priorités et d'une estimation des coûts et continueront de fournir sur demande un appui technique et spécialisé pour la lutte contre le cancer aux fins de la mise en œuvre des recommandations issues de l’examen imPACT.
« Grâce à l’examen imPACT, le Gouvernement malien dispose d’un état des lieux et d’une série de recommandations qui le guideront pour planifier et financer la lutte contre le cancer. L'accent mis sur le cancer du col de l'utérus dans cet examen contribue directement à la stratégie mondiale de l’OMS visant à accélérer l’élimination de ce cancer en tant que problème de santé publique. L'AIEA et ses partenaires comptent bien continuer d’aider le Mali à lutter contre le cancer dans le cadre de leurs mandats respectifs », se félicite Lisa Stevens, Directrice du Programme d’action en faveur de la cancérothérapie (PACT) de l'AIEA.
Evidence-based recommendations
One key area discussed during the Review was how to strengthen the country’s cancer registry, which collects the data of all new cancer cases, and is normally the starting point for the development of a national cancer care strategy. imPACT Review experts found that the cancer registry of Mali would benefit from dedicated funding to procure equipment necessary to sustain data collection and to adequately train staff to maintain the registry.
The most common cancers in Mali are breast, cervical and stomach. Prevention, early detection and proper treatment can reduce incidence and mortality from these cancers. To specifically address the burden of cervical cancer, which can be prevented through vaccination for the human papillomavirus (HPV), discussions during the imPACT Review centred around the scaling up of the vaccination for all girls aged 9 to 12.
The socioeconomic context of Mali represents a major challenge for the country in its fight against cancer. Poverty persists in many areas of the country, particularly in the countryside, and access to healthcare is limited. In 2019, the Government of Mali took a step toward addressing these disparities by creating its strategy for non-communicable diseases (NCDs) for 2019-2023. Cancer is one of the six NCDs considered as a priority in this plan alongside cardiovascular diseases, chronic respiratory disease, diabetes, sickle cell anemia and mental illness. The imPACT Review enabled real-time technical discussions about the NCD strategy between local officials and a team of international experts who were nominated by the IAEA, World Health Organization (WHO) and the International Agency for Research on Cancer (IARC).
Recommendations from the imPACT Review will help the country develop a national plan dedicated to the fight against cancer, said Fanta Siby, Minister of Health and Social Affairs. “This plan will be essential to assess and strengthen our efforts and mobilize the technical and financial partners we need to meet the major challenge of cancer,” she said.

As part of the imPACT Review, independent cancer experts conduct a virtual assessment of the radiotherapy facility at the Mali Hospital in Bamako in collaboration with national medical staff. (Photo: Mali Ministry of Public Health and Hygiene)
Cancer services for all
Several IAEA technical cooperation projects over the last ten years have helped to improve the capacities of Mali’s major hospitals to provide safe and quality cancer diagnosis and treatment. However, additional human and financial resources are still needed to keep existing equipment operational, buy new machines and train staff to extend treatment capacities, said Oscar Meless, the IAEA programme officer responsible for Mali.
“Technical cooperation support to Mali is now at a crossroads, as greater national investment is needed,” Meless said. “The imPACT Review report and its findings will serve as the main reference for the development of new technical cooperation projects.”
Cancer treatment is available in three of Mali’s public hospitals – Mali Hospital, Gabriel Touré, Point G, and one private hospital. Most of these hospitals have surgical oncology capabilities and chemotherapy units, but only Mali Hospital has a radiotherapy department. imPACT review experts recommended setting up a maintenance programme at the radiotherapy department of the Mali Hospital to ensure its sustainable operation.
“The World Health Organization has a long history of engagement with the authorities in Mali to strengthen the health system and in particular the management of non-communicable diseases,” said Jean-Marie Dangou, Public Health Leader Coordinator for NCD Management at the WHO Regional Office for Africa. “Following this Review, we have an updated overview of the cancer control situation in Mali and a comprehensive set of recommendations for improving the government’s interventions, honing into specific needs in both cervical and childhood cancers. Now we need to maintain our momentum and start the planning and costing of the new action plan for cancer control.”
The IAEA, WHO and IARC are already discussing with the national authorities the preparation of a prioritized, costed action plan for cancer and will continue to provide technical and expert support in cancer control to advance the implementation of recommendations from the imPACT Review upon request.
“The imPACT Review provided the Government of Mali with a baseline situation analysis and set of recommendations to guide their cancer control planning and investments. The focus of this Review on cervical cancer is a direct contribution to the WHO global strategy to accelerate the elimination of cervical cancer as a public health problem. The IAEA and its partners look forward to continuing to support Mali within their respective mandates in the fight against cancer,” said Lisa Stevens, Director of the IAEA Programme of Action for Cancer Therapy (PACT).