Bénin : Évaluation de l’allaitement exclusif au sein avec l’appui de l’AIEA

Dans le cadre d’un programme interrégional, l’AIEA a aidé le Bénin à collecter des informations pour évaluer le succès d’une campagne de promotion de l’allaitement exclusif au sein menée dans le sud du pays. D’autres communes du Bénin s’inspireront de cette initiative car l’allaitement exclusif au sein peut prévenir plusieurs problèmes de santé chez l’enfant et la mère. 

Dans le cadre d’un programme interrégional, l’AIEA a aidé le Bénin à collecter des informations pour évaluer le succès d’une campagne de promotion de l’allaitement exclusif au sein menée dans le sud du pays. D’autres communes du Bénin s’inspireront de cette initiative car l’allaitement exclusif au sein peut prévenir plusieurs problèmes de santé chez l’enfant et la mère. 

« Par une technique isotopique, nous avons aidé à suivre les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs mondiaux de nutrition concernant l’allaitement exclusif au sein. Nous avons aidé dix pays, dont six en Afrique, à déterminer quels programmes sont les plus efficaces à cet égard », explique Alexia Alford, spécialiste de la Section des études de nutrition et d’écologie sanitaire de l’AIEA.

Bienfaits de l’allaitement exclusif au sein

Pour sa croissance, son développement et sa santé, le nourrisson doit être allaité exclusivement au sein pendant les six premiers mois de sa vie ; il ne doit recevoir aucun autre aliment ni aucune autre boisson. D’après les données scientifiques dont nous disposons, ce régime alimentaire protège contre les infections et peut réduire les risques d’obésité et de diabète.

L’allaitement au sein présente également des bienfaits pour la mère : il la protège contre le cancer du sein, la protègerait aussi contre le cancer de l’ovaire et réduirait le risque de diabète de type 2.

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime que si l’allaitement était pratiqué de manière optimale chez les enfants de 0 à 23 mois, il permettrait de prévenir chaque année plus de 820 000 décès d’enfants de moins de 5 ans.

Au Bénin, le taux d’allaitement exclusif au sein est inférieur à 50 %. L’amélioration de ce taux est donc l’un des principaux axes du programme de lutte contre le retard de croissance dans le pays. Dans ce cadre, la campagne « La nutrition au centre », menée à Dangbo et à Bonou par des experts nationaux et CARE International Bénin-Togo, a rassemblé les femmes de la communauté pour qu’elles témoignent de leurs expériences et pour diffuser les meilleures pratiques d’allaitement au sein.

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Bienfaits reconnus de l’allaitement pour le nourrisson et la mère (Infographie : J. Bové (AIEA))

Étude de cas et application future à plus grande échelle

Avec le soutien de l’AIEA et à l’aide d’une technique faisant appel aux isotopes (voir « En savoir plus »), les pratiques d’alimentation des femmes et des enfants ayant participé à la campagne « La nutrition au centre » ont été comparées à celles d’un groupe témoin. L’analyse des données recueillies a révélé que les mères qui avaient participé à la campagne avaient quatorze fois plus de chances d’allaiter exclusivement au sein que celles du groupe témoin.  

Dansou Victoire, mère de deux enfants, a participé au programme. « Pour mon second enfant, j’ai choisi l’allaitement exclusif au sein », dit-elle. « Les six premiers mois, je ne lui ai donné que du lait maternel. Il était en bonne santé : il n’était pas souvent malade comme les autres enfants du quartier qui avaient le même âge, à qui on donnait déjà d’autres aliments », conclut-elle.

Le projet pilote, avec utilisation de la technique isotopique, va maintenant être élargi à d’autres communes du Bénin.

« Ce n’est que le début », dit Waliou Amoussa Hounkpatin, enseignant-chercheur au Département de nutrition et sciences alimentaires de l’Université d’Abomey‑Calavi. « Le soutien de l’AIEA, notamment la formation à l’utilisation de la technique isotopique, et les conseils donnés par les experts tout au long du programme ont renforcé la confiance dans le groupe de la campagne de nutrition au sein des communautés. Nous espérons que cette dynamique se poursuivra dans beaucoup d’autres endroits du pays. »

Outre le Bénin, neuf pays ont aussi évalué leurs campagnes de promotion de l’allaitement grâce à ce projet de l’AIEA : la Bolivie, le Burkina Faso, le Malawi, la Mauritanie, le Myanmar, les Philippines, le Sénégal, la Tanzanie et le Viet Nam.

The technique

Using the dose-to-mother technique, deuterium oxide – a stable non-radioactive isotope of hydrogen – is consumed by the breastfeeding mother and is incorporated into her milk over a few hours. Throughout the next two weeks, saliva samples are collected from both the mother and child showing the concentration of deuterium. The amount of deuterium ingested by the mother compared to the amount in the child’s saliva gives the indication of the amount of human milk that the child has consumed, and based on this, it can be estimated whether or not the child was exclusively breastfed.

“This isotope technique supports the national monitoring of progress towards achieving the global nutrition targets on exclusive breastfeeding, and assists countries in determining which  programmes promoting exclusive breastfeeding  are most effective,” said Alexia Alford, a Nutrition Specialist at the IAEA.  

Benin - a case study

In Benin, one of the countries taking part in the interregional project, the technique was used to evaluate a programme, titled Nutrition at the Centre, carried out in Dangbo and Bonou in the south of the country. As Benin has an exclusive breastfeeding rate of under 50 percent, improving the breastfeeding rate was one of the main aims of the country’s stunting reduction programme.

The nutrition programme was led by national experts and CARE International Benin/Togo, and brought together women in the community to share their experiences and promote best practices in breastfeeding. The dose-to-mother technique was used to compare the feeding practices of the women and children involved in the programme, with a control group. Analysis after six months showed that the mothers involved in the programme were fourteen times more likely to practice exclusive breastfeeding than mothers not involved.

Dansou Victoire, a mother of two, participated in the programme. “I decided to practice exclusive breastfeeding with my second child,” she said. “I fed him only on breast milk for the first six months, and he was healthy and did not regularly fall ill like the other children his age in the neighbourhood who were already being introduced to other foods.” 

The pilot programme, including the use of the deuterium oxide dose-to-mother technique, is now in the process of being extended to other municipalities in localities across Benin.

“This programme is only the beginning,” said Waliou Amoussa Hounkpatin, a professor and researcher at the University of Abomey-Calavi’s Department of Nutrition and Food Sciences, and who facilitated the assessment. “With the IAEA support, through education and training in using the stable isotope technique as well as providing expert advice throughout the duration, the communities’ confidence in the nutrition programme group was built up, which we hope will be a continuing trend in many more communities across the country.”

This World Breastfeeding Week, the WHO and UNICEF are calling on governments to protect and promote women’s access to skilled breastfeeding counselling to support mothers in starting and sustaining breastfeeding of their infants and young children, and to improve monitoring and implementation of national breastfeeding programmes.

The known benefits of exclusive breastfeeding for children include protection against infections and reduced risk of overweight or diabetes, among others. The benefits of breastfeeding for mothers include protection against breast cancer, and possible protection against ovarian cancer and type 2 diabetes, among others.

IAEA assistance

The dose-to-mother isotope technique can assist countries in the accurate monitoring of their breastfeeding promotion programmes.  This project also assessed body composition of the infants using the deuterium dilution technique. The IAEA supports its Members States to implement these techniques through provision of expertise, guidance material and training. Ten countries took part in the interregional project: Benin, Bolivia, Burkina Faso, Malawi, Mauritania, Myanmar, the Philippines, Senegal, Tanzania and Viet Nam.