L’AIEA et la FAO aident le Burkina Faso et l’Algérie à renforcer la sécurité sanitaire des aliments

L’AIEA et la FAO coopèrent à l’appui de programmes de sécurité sanitaire des aliments et de qualité des aliments dans le monde pour faire face aux risques et à la fraude alimentaires, et conseiller les pays en matière d’irradiation des aliments.

Un scientifique effectue des essais de sécurité sanitaire des aliments au LNSP, au Burkina Faso. (Photo : B. Raoul/LNSP)

L’AIEA et l’Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) coopèrent à l’appui de programmes de sécurité sanitaire des aliments et de qualité des aliments dans le monde pour faire face aux risques et à la fraude alimentaires, et conseiller les pays en matière d’irradiation des aliments. Le Burkina Faso et l’Algérie, entre autres pays, ont bénéficié de cet appui.

Renforcement des capacités de sécurité sanitaire des aliments au Burkina Faso

Petites mais riches en graisses et en vitamines, les graines de sésame, aujourd’hui essentielles dans l’économie du Burkina Faso, sont sources d’emplois et de revenus. Ces graines comestibles, qui poussent dans des cosses, sont le deuxième produit agricole le plus exporté par ce pays d’Afrique de l’Ouest, après le coton. Ce succès, qui a débuté au cours de la dernière décennie, a perduré grâce à l’aide du Laboratoire national de santé publique (LNSP) du Burkina Faso, qui a bénéficié de l’appui de l’AIEA et de la FAO, par l’intermédiaire de leur Centre mixte des techniques nucléaires dans l’alimentation et l’agriculture.

La mission principale du LNSP, fondé en 1999, est d’assurer la sécurité sanitaire et la qualité des aliments, tant importés qu’exportés. Les exportations de sésame sont soumises à une réglementation stricte concernant les résidus de pesticides et, au cours des dernières années, le laboratoire a joué un rôle important s’agissant de vérifier que les exportations du pays satisfaisaient aux normes de sécurité sanitaire et de qualité des aliments. De 2010 à 2016, les exportations de sésame ont représenté environ 47 % des exportations totales de produits agricoles. Ces exportations totales sont passées de 20 600 tonnes en 2007 à 160 000 tonnes en 2016, ont atteint 183 786 tonnes en 2018, et ont rapporté plus de 170 millions de dollars des États-Unis.

« En procédant au contrôle de la sécurité sanitaire et de la qualité des graines de sésame, le LNSP a contribué à ce résultat, qui a aussi été possible grâce à l’appui fourni par l’AIEA, en collaboration avec la FAO », explique Bernadette P. Sourabie, Directrice de la coordination technique et de la gestion de la qualité au LNSP. Cependant, le laboratoire doit renforcer encore ses moyens d’analyse afin que des capacités de détection rapide et économique puissent être appliquées à un éventail plus large de risques chimiques dans les aliments.

Depuis 2018, l’AIEA a fourni, dans le cadre de son programme de coopération technique, du matériel d’analyse supplémentaire, notamment un appareil de dosage par radiorécepteurs, et formé des analystes à des essais concernant trois groupes de risques chimiques : les mycotoxines, les résidus de pesticides et les résidus de médicaments vétérinaires dans les produits alimentaires d’origine animale et végétale. Des protocoles relatifs aux méthodes d’analyse ont également été fournis en vue de perfectionner le programme d’essais.

La contamination des céréales/graines et des produits animaux par des mycotoxines est un problème courant dans le domaine de la sécurité sanitaire des aliments. Les mycotoxines sont susceptibles de poser des risques sérieux pour la santé de l’homme et des animaux et, par conséquent, d’entraver les échanges commerciaux. L’AIEA et la FAO ont aidé le LNSP à mettre en place un laboratoire d’analyse des mycotoxines et à former son personnel. Des milliers d’échantillons d’aliments sont analysés chaque année par des spécialistes locaux des mycotoxines du LNSP. « Cette capacité d’analyse des mycotoxines qu’a le LNSP a contribué à préserver la santé publique grâce au contrôle systématique des aliments importés, ainsi qu’exportés. Le laboratoire des mycotoxines sert également à former des étudiants d’universités publiques et privées du Burkina Faso et de la sous-région », indique Fulbert Nikiema, Directeur du contrôle des aliments et de la nutrition appliquée au LNSP.

Bernadette P. Sourabie ajoute que « le LNSP envisage de faire le nécessaire pour obtenir l’accréditation ISO 17025:2017 et renforcer ainsi sa reconnaissance internationale. Nous comptons que l’AIEA nous fournira l’appui nécessaire, en complément de la participation du Gouvernement et des institutions. Nous sommes reconnaissants pour l’appui déjà reçu dans le cadre de plusieurs programmes de tests de compétence et de tests interlaboratoires au titre de cette initiative. »

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Des scientifiques de l’INRAA procèdent à la détection de résidus chimiques par dosage par radiorécepteurs dans des aliments, notamment des dattes, des œufs et du miel, en Algérie. (Photo : H. Irekti/INRAA)

Renforcement des capacités d’analyse de la sécurité sanitaire des aliments en Algérie

En Algérie, des laboratoires ont bénéficié d’un appui pour renforcer leurs capacités d’analyse aux fins de la détection des risques chimiques, notamment des résidus d’antimicrobiens et de pesticides dans un éventail d’aliments, des volailles et des œufs, aux dattes en passant par le miel. L’Algérie, dont la valeur des exportations a atteint environ 129 millions de dollars des États-Unis en 2020, a été le sixième exportateur de dattes au monde.

Grâce au programme de coopération technique de l’AIEA et à un partenariat avec la FAO, le personnel de l’Institut national de la recherche agronomique d’Algérie (INRAA) et de l’Institut national de la médecine vétérinaire (INMV) a été formé aux méthodes d’analyse et a reçu le matériel nécessaire. Ces établissements sont maintenant équipés pour contribuer à la protection des consommateurs et favoriser les échanges commerciaux de produits agricoles.

Une certification de la sécurité sanitaire des aliments et des essais réguliers effectués en laboratoires pour rechercher des contaminants peuvent renforcer le marché et la confiance des consommateurs. « Nos capacités de laboratoires étant renforcées, nous nous efforçons maintenant d’établir des partenariats publics et privés afin de mieux servir les utilisateurs finals, comme les apiculteurs et les producteurs de miel, les établissements techniques et de recherche ainsi que les universités, entre autres. Cela permettra d’améliorer la chaîne d’approvisionnement du miel local », explique Mounira Azouz, chercheuse à l’INRAA.

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Collaboration entre apiculteurs, étudiants et professionnels en Algérie ; les essais en laboratoires renforcent les partenariats de ce type. (Photo : M. Azouz/INRAA)

Enhanced food safety capabilities in Burkina Faso

Tiny but oil- and vitamin-rich sesame seeds have become a staple of Burkina Faso’s economy – creating jobs and generating income. After cotton, the edible seeds that grow in pods have become the West African country’s second most exported agricultural product. This sprouting success in the last decade has been sustained with the help of Burkina Faso’s National Public Health Laboratory (LNSP), supported by the IAEA and FAO, through their Joint Centre on Nuclear Techniques in Food and Agriculture.

The key mission of the LNSP, founded in 1999, is to ensure the safety and quality of both imported and exported food. Strict regulations on pesticide residues apply on sesame exports, and, in recent years, the laboratory has played an important role to ensure that the country’s exports meet food safety and quality standards. From 2010 to 2016 alone, sesame exports represented about 47 per cent of agricultural product exports. Total exports increased from 20 600 tonnes in 2007 to 160 000 tonnes in 2016 and up to 183 786 tonnes in 2018, with export earnings topping US $170 million.

"LNSP has contributed to this performance by conducting the safety and quality control of sesame seeds, and this has also been possible with the support provided by the IAEA, in collaboration with FAO," said Bernadette P. Sourabie, Director of Technical Coordination and Quality Management at LNSP. However, the lab needed to further improve its analytical capacity so that rapid and cost-effective screening capabilities could be applied to a wider range of chemical hazards in food.

Since 2018, the IAEA – through its technical cooperation programme – has provided additional analytical equipment, including a radio receptor assay instrument and trained a pool of analysts in the testing of three groups of chemical hazards: mycotoxins, pesticide residues and veterinary drug residues in food products of animal and plant origin. Analytical method protocols have also been provided to enhance the testing programme.

Mycotoxin contamination in cereals/grains and livestock products is a common challenge to food safety. Mycotoxins could create serious health risks in human and animal species and, subsequently, hinder trade. The IAEA and FAO have assisted LNSP in the set-up of a mycotoxin analytical laboratory and the training of its staff. Thousands of food samples are analysed each year by LNSP local experts for mycotoxins. “This mycotoxin-analytical capacity at LNSP has thus contributed to protect public health through the systematic control of imported food, as well as exports. The mycotoxin laboratory also serves as a platform for training students from public and private universities in Burkina Faso and in the subregion,” said Fulbert Nikiema, Director of Food Control and Applied Nutrition at LNSP.

Sourabie added that "LNSP is looking towards addressing the challenge of attaining accreditation according to ISO 17025:2017 and to enhance international recognition. We are counting on the IAEA for the necessary support, complementing Government and institutional commitment. We are grateful for the support that is being provided through several proficiency/interlaboratory testing schemes in this initiative."

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Scientists at INRAA conducting radioreceptor assay screening of foods including dates, eggs and honey for chemical residues in Algeria. (Photo: H. Irekti/INRAA)

Enhancing food safety analytical capabilities in Algeria

Laboratories in Algeria have received the support to enhance their analytical capabilities for the detection of chemical hazards, including antimicrobial and pesticide residues in a range of food, from poultry and eggs to dates and honey. Algeria was the world’s sixth leading exporter of dates, worth approximately US $129 million in 2020.

Through the IAEA’s technical cooperation programme and in partnership with FAO, staff of the Algerian National Institute for Agronomic Research (INRAA) and the National Institute of Veterinary Medicine (INMV) have been trained in methods of analysis and supported with the required analytical equipment. These institutions are now equipped to contribute towards consumer protection and the trade of agricultural products.

Food safety certification and regular laboratory testing for contaminants can boost market and consumer confidence. "With the enhanced laboratory capabilities, efforts are ongoing to establish public and private partnerships to better serve end users, such as beekeepers and honey producers; technical and research institutions; as well as universities, among others. This will improve the local honey supply chain,” said Mounira Azouz, Research Scientist at INRAA.

Read more about the IAEA and FAO’s work to ensure food safety and quality.

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Interaction among beekeepers, students and professionals in Algeria; laboratory testing enhances such partnerships. (Photo: M. Azouz/INRAA)