Élargissement de l’accès aux soins contre le cancer en Tanzanie : l’AIEA soutient l’installation d’un appareil de curiethérapie

Des centaines de femmes en Tanzanie peuvent désormais bénéficier d’un traitement avancé du cancer du col de l’utérus grâce à la livraison et à l’installation, sous la coordination de l’AIEA, d’un appareil de curiethérapie à débit de dose élevé à l’Institut du cancer d’Ocean Road (ORCI), à Dar es Salaam.

Le nouvel appareil de curiethérapie a été installé à l’Institut du cancer d’Ocean Road. (Photo : AIEA)

Des centaines de femmes en Tanzanie peuvent désormais bénéficier d’un traitement avancé du cancer du col de l’utérus grâce à la livraison et à l’installation, sous la coordination de l’AIEA, d’un appareil de curiethérapie à débit de dose élevé à l’Institut du cancer d’Ocean Road (ORCI), à Dar es Salaam. Depuis l’installation de l’appareil en octobre de l’année dernière, l’AIEA facilite la formation et la mise au point d’un système de planification des traitements afin d’en garantir une utilisation sûre et efficace. Avec le Centre médical de Bugando (BMC) de Mwanza, l’ORCI est l’un des deux seuls établissements publics spécialisés dans le traitement du cancer en Tanzanie.  

« Depuis cinq ans, la Tanzanie fait face à une incidence croissante du cancer », dit le Dr Shaid Omari Yusuph, physicien médical à l’Institut d’Ocean Road, qui relève du Ministère tanzanien de la santé. « Mais depuis le lancement d’une série de projets de l’AIEA, les établissements spécialisés dans le traitement du cancer à Dar Es Salaam et à Bugando ont vu une nette augmentation de leurs capacités et du nombre de cas pris en charge chaque année. »  

En Tanzanie, le cancer est la cinquième cause de mortalité chez les hommes et la deuxième chez les femmes, les cancers les plus courants étant ceux du col de l’utérus, du sein, de la prostate et d’autres cancers gynécologiques, qui se traitent bien par curiethérapie à débit de dose élevé. La curiethérapie à débit de dose élevé consiste à introduire une source radioactive miniaturisée et encapsulée directement dans la tumeur à traiter ou à proximité, ce qui permet d’y administrer une dose élevée avec une forte décroissance à l’extérieur. Ce type de traitement convient généralement aux petites tumeurs bien localisées et réduit au minimum les effets des rayonnements sur les autres tissus.

Selon l’Observatoire mondial du cancer, le cancer du col de l’utérus touche chaque année plus de 10 000 femmes en Tanzanie. « La curiethérapie est un élément essentiel du traitement de ce type de tumeur et l’AIEA s’est engagée à fournir une assistance technique au pays pour améliorer son programme de curiethérapie », dit May Abdel-Wahab, directrice de la Division de la santé humaine de l’AIEA. « Nous nous réjouissons à l’idée de poursuivre notre collaboration avec les autorités tanzaniennes et les professionnels de la santé en vue d’améliorer et de développer davantage les services de radiothérapie dans le pays », ajoute-t-elle. 

Jusqu’il y a peu, de nombreux patients tanzaniens souffrant d’un cancer étaient renvoyés pour traitement vers des cliniques privées à l’étranger, à raison de 80 patients par an en moyenne, pour un coût de près de 2 millions de dollars É.-U. à la charge du Gouvernement tanzanien. Une série de projets de coopération technique de l’AIEA menés au cours des huit dernières années ont permis à l’ORCI et au BMC de se doter du matériel nécessaire et de renforcer les capacités humaines à l’aide de programmes de master visant à améliorer l’accès des patients atteints de cancer au diagnostic et au traitement. 

« Le BMC et l’ORCI peuvent maintenant traiter chaque jour par curiethérapie de nombreuses patientes atteintes d’un cancer du col de l’utérus, et la formation de l’AIEA nous a permis d’introduire la radiothérapie 3D, la radiothérapie avec modulation d’intensité et d’autres techniques de pointe », explique le Dr Yusuph.  « En 2022, le BMC et l’ORCI ont traité par curiethérapie plus de 340 patientes atteintes d’un cancer du col de l’utérus. »  

La Tanzanie a récemment demandé à se joindre à l’initiative Rayons d’espoir de l’AIEA, qui permettra une meilleure prise en charge du cancer dans le pays.  

Cervical cancer affects more than 10 000 women per year in Tanzania, according to the Global Cancer Observatory. “Brachytherapy is an essential component in the treatment of this type of tumour, and the IAEA is committed to providing technical support to the country in order to enhance their brachytherapy programme,” said May Abdel-Wahab, Director of the IAEA Division of Human Health. “We are looking forward to continuing collaboration with Tanzanian authorities and health professionals for further improvement and expansion of the radiotherapy service in the country.” 

Until recently, many cancer patients in Tanzania were traditionally referred to private clinics abroad for further management, amounting to an average of 80 patients referred per year at a cost of nearly US$ 2 million to the Government of Tanzania. Through a series of IAEA technical cooperation projects in the last eight years, support has been extended to the ORCI and BMC to equip the hospitals with the necessary equipment and to build human capacity through Master programmes to enhance access to cancer patients’ diagnosis and treatment. 

“Together, the BMC and ORCI are now able to treat many cervix cancer patients per day using brachytherapy, and the training provided by the IAEA has allowed us to introduce 3D radiotherapy, intensity-modulated radiation therapy and other advanced modalities,” said Dr Yusuph.  “In 2022, brachytherapy services have been offered by the BMC and ORCI to more than 340 cervix cancer patients.”  

Tanzania has recently requested to join the IAEA’s Rays of Hope initiative, which will reinforce enhanced cancer management in the country.